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France : mise au point

Dans cette rubrique relativement limitée où je reste dans la généralité, je voudrais faire quelques mises au point que je considère comme des prérequis intellectuels essentiels pour comprendre que la France est la France, une réalité de fait, un truisme, qui s’impose sans contestation possible ; qu’on le veuille ou non, la France est le seul pays au monde arrivé à sa maturité historique potentielle comparativement à d’autres pays et civilisations, et pas des moindres. Ceci en réponse à nombre de ses détracteurs qui font profession de la dénigrer, surtout de l’intérieur, tout en profitant sans le moindre scrupule des avantages et autres privilégiatures quelle leur procure généreusement.

La légitimité historique

1. La France est l’un des rares pays au monde, sinon le seul, dont la naissance est parfaitement établie, connue, identifiée, affirmée, confirmée par l’Histoire. La nation au monde la mieux historiquement renseignée et légitimée.

2. Son histoire se caractérise par le point de départ d’une longue évolution, d’un continuum qui ne cessera jamais jusqu’à nos jours, quel que soit le cours des événements et malgré le grand ébranlement de la Révolution française. La France est le seul pays au monde à s’être édifié sur un socle historique parfaitement constitué suite à l’invasion de la Gaule romaine en pleine déliquescence par les barbares, dont le peuple franc qui prendra le contrôle du territoire. Cette prise de contrôle n’a été possible que par l’alliance, sous le signe de la Croix, de son chef Clovis avec la grande majorité des évêques locaux, dominés par la haute figure protectrice de l’évêque de Reims, saint Rémi.

3. Dès cet instant, 496 av. J.-C., légitimée par le baptême et le sacre du roi Clovis 1er à Reims, la France est née, ou plus exactement le royaume Franc (Regum Francorum) qui deviendra la France après le partage en 843 de lEmpire Carolingien par les petits-fils de Charlemagne (on l’appelait aussi Gaule ou Francie). La France n’est pas née en 1789 comme voudraient le faire croire certains esprits chagrins qui devraient aussi changer son nom, ni en 1945 (fin de la Seconde Guerre mondiale), ni en 1962 (fin de l’Empire colonial français)…

4. Ce point de départ décisif, le fameux socle historique, n’a pu se constituer que par la convergence de personnalités exceptionnelles qui se sont connues ou croisées par une providentielle conjonction à la même période : Clovis, le Chef barbare ; Rémi, l’évêque ; Clotilde, l’épouse chrétienne de Clovis dont l’influence sur son époux n’est plus à démontrer ; sainte Geneviève, la patronne de Paris, qui remettra les clefs de la ville à Clovis sous condition de sa conversion.

5. Désormais la France est née et sera royale sans discontinuer durant treize siècles. Le fil rouge de sa destinée est tracé : il sera de civilisation catholique et gréco-latine, chassant du même coup le paganisme et la menace de l’hérésie arienne. La France dominera l’Europe à travers les siècles, lui communiquera sa foi et le meilleur de sa civilisation, quelles que soient les vicissitudes de l’Histoire. En tant que natif de souche, je suis fier de l’œuvre laissée par la monarchie française ; en tant que patriote nationaliste, la République a fait de moi son pire ennemi pour tout ce qu’elle a détruit, mais aussi pour ce qu’elle a menti, égarant tragiquement le peuple français à coups de propagande électorale permanente et de mensonges idéologiques, créant ainsi des temps d’incertitude et d’errements sans issues que l’on paye gravement aujourd’hui.

Colonisation, esclavage et traite négrière

1. La France est l’un des pays au monde qui concentre le plus de monuments classés historiques, inscrits ou non, en proportion de son territoire, dont châteaux, cathédrales, églises, monastères, villages, manoirs, villas, corps de fermes d’exception, etc., soit de l’ordre de 100 à 120 000 unités de bâti à caractère (estimation).

2. Pas un seul de ces monuments n’a été construit par le moindre esclave parmi les générations d’ouvriers et d’artisans qui se sont succédé à élever ces édifices que l’on regarde aujourd’hui souvent comme des pièces rares de musées.

1) Les admirables Pyramides et autres monuments de l’antiquité égyptienne ont été construits par des esclaves. 

2) Le Temple de Jérusalem a été construit par des esclaves. Il est toutefois admis que ce sont les Phéniciens, à travers le roi de Tyr Hiram, suite à un accord entre celui-ci et le roi Salomon, qui en auraient été les bâtisseurs. Les Juifs se seraient contentés de diriger le chantier en tant que maîtres d’œuvre et d’en assurer la garde.

3) Les antiques et prestigieuses Rome et Athènes ont été construites par des esclaves.

4) Les Mosquées de l’islam historique ont été construites par des esclaves, et peut-être même encore aujourd’hui en dépit des flots de pétrodollars. Notons que l’architecture des moquées semble inspirée à l’origine de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, aujourd’hui profanée en mosquée par le gouvernement turque de M. Erdogan. Des architectes byzantins ont probablement contribué à édifier les premières vraies mosquées de l’islam, bien que les musulmans se refusent de les rattacher à une origine quelconque : c’est comme ça ! Elles évolueront par la suite en fonction des techniques et des pays soumis à la « religion » de Mahomet.

3. Lorsque l’on parle de colonisation il faut d’abord ne pas confondre la colonisation royale et la colonisation républicaine, plus implacable, Napoléon ayant rétabli l’esclavage ; mais aussi ne pas confondre la colonisation française avec la colonisation anglaise ou anglo-saxonne, celle-ci ayant été brutale et à vocation purement mercantile.

4. Par contre, si les anticolonialistes, les antiracistes, les décoloniaux et autres ne cessent de braire contre la colonisation, quont-ils à dire du néocolonialisme décomplexé post-colonial des grandes multinationales mondialistes de toutes origines, qui se sont quasiment emparées des richesses des anciennes colonies, et qui se révèlent bien pires que le colonialisme de papa ? Pourquoi ne les entend-t-on jamais sur le sujet ?

5. Les mêmes veulent nous faire pleurer sur le sort des indigènes colonisés et la façon dont ils auraient été traités. Mais est-ce qu’ils se sont penchés sur la condition ouvrière dans le même temps dans les pays dits colonialistes, particulièrement en France, en Angleterre, en Allemagne ? Au moment de la révolution industrielle (trop souvent calquée sur le modèle libéral anglo-saxon), les femmes qui travaillent 7 jours sur 7 - 6 dans le meilleurs des cas - 10 h par jour, parfois 12, et les enfants à partir de 9 ans ? L’Angleterre se montrant, là encore, la plus atroce dans l’exploitation ouvrière, allant jusqu’à un esclavage de fait. En France, la suppression des corporations mettant fin à la protection des ouvriers suite au décret d’Allarde et à la loi Le Chapelier (1791), lois typiquement républicaines, a entraîné des conséquences sociales catastrophiques dans le monde du travail ; seule l’influence de l’Église catholique et le catholicisme social ont permis d’adoucir et améliorer la condition ouvrière dans les trois premiers quarts du XIXe siècle.

De nombreuses études dites « enquêtes ouvrières » ont existé à l’époque en France, en Angleterre, en Allemagne, dont un certain Karl Marx s’est largement inspiré pour arriver à faire… que la condition ouvrière soit pire dans les pays communistes se revendiquant de son idéologie !

6. Quoi qu’on en dise, avant que de Gaulle abandonne l’Empire et sans s’arrêter sur le fond, la colonisation française a laissé derrière elle toutes les infrastructures prémices de la civilisation sociale et technique : routes, voies ferrées, ports, aéroports, barrages, centrales électriques, administrations, hôpitaux, écoles, villes, villages, agriculture, etc.

7. Dans la traite négrière, la France n’a représenté pas plus de 5 à 7% du commerce triangulaire à partir de l’Europe, l’essentiel étant supporté par les Anglais, les Portugais, les Danois, les Hollandais. Nantes représente le principal port négrier français avec 1700 expéditions sur un total européen de 35000 expéditions pour 12,5 millions de captifs, sur 4 siècles. Les colons français n’ont représenté qu’à peine 5% de la population de la France métropolitaine ; les Français émigraient peu à côté des autres pays européens.

8. La France ne connaissant pas l’esclavage, elle a cependant été la première au monde à éditer un Code (dit) Noir (Louis XIV), aujourd’hui dénigré par les esprits forts ; il était adapté à son temps et avait au moins le mérite d’exister. Nous attendons que les grands donneurs de leçons d’humanité et de droits de l’homme, mais néanmoins grands esclavagistes devant l’Éternel que sont les Juifs et les musulmans, nous montrent leur Code Noir à la même date.

9. Les champions de l’esclavage moderne auront été de tous temps les Arabes et les Africains eux-mêmes (esclavage intra-africain, livraison de leurs frères Noirs aux navires négriers). Dans la traite triangulaire, les Juifs passent pour avoir été les principaux bénéficiaires du commerce des esclaves, particulièrement aux États-Unis, s’ils n’en ont pas été les principaux organisateurs.

Il ne s’agit pas ici de dire que tout était rose dans nos colonies et affirmer qu’on vivait dans le meilleur des mondes, mais ramener les choses à leurs justes proportions.

Dans l’ensemble, la France a énormément perdu en laissant tomber du jour au lendemain son Empire colonial, bien que celui-ci lui ait rapporté plus d’ennuis que de véritables satisfactions : un gâchis ! Cette séparation brutale, voulue par le Général de Gaulle, a laissé de profondes traces d’amertume entre les différents peuples et la Métropole. Un père n’abandonne pas ses enfants tant qu’ils ne sont pas en capacité de marcher par eux-mêmes. La séparation, oui d’accord, mais le passage de témoin aurait pu se faire dans d’autres conditions plus sereines et profitables aux deux parties qu’un lâchage en rase campagne, sans autre forme de procès que : « Vous avez voulu l’Indépendance ? Vous l’avez. Maintenant débrouillez-vous ! » Et en les abandonnant à la merci de l’impérialisme communiste qui s’est abattu sur nos anciennes colonies comme la misère sur les pauvres ; avant que les multinationales de l’impérialisme affairiste bancaire (souvent le même impérialisme que le communiste, eh oui !) n’arrivent et prennent le relais dans les conditions que l’on sait.

Première anecdote

Au moment où je rédige cette chronique, je tombe sur une vidéo qui m’arrive sur l'écran, au gré des humeurs de M. Algo. Elle est d’un Africain nommé Zack Mekassa. Noir francophone, probablement sud-africain. Vidéaste, il commence son clip ainsi : « Savez-vous qu’il existe en Afrique une ville où les Noirs sont interdits ? ». Il s’agit d’Orania, une ville sudaf de 2500 h créée ex-nihilo à la fin de l’apartheid, exclusivement réservée aux Blancs. Puis l’animateur explique l’état des Africains sous l’apartheid (de lexpression française « à part »). Je résume : les Noirs ne possédaient rien, n’avaient accès à rien, étaient limités aux tâches de servitude ; ils étaient discriminés mais vivaient en relative sécurité. Les Noirs se sont révoltés. Mandela est arrivé. Quarante ans plus tard, les Noirs ont tout, accès à tout, dirigent tout, mais rien ne marche normalement ; et comme la corruption, l’insécurité règne partout : les agriculteurs blancs se font assassiner et piller, une ville comme Cape-Town connaît 60 homicides par jour. Puis il décrit Orania et conclut : « Orania a-t-elle le droit d’exister ? Ont-ils [les blancs], aujourd’hui, avec ce qu’il se passe en Afrique du Sud, le droit de dire on veut vivre ailleurs, on ne veut pas se mélanger, on veut que vous gardiez votre culture chez vous, on gardera notre culture à nous, parce que constitutionnellement, on dit que oui, chacun a le droit de son intégrité sociale, d’après la Constitution sud-africaine. Le danger ici évoqué, et qu’Orania, peut-être un jour, deviendra un pays, qu’est-ce que vous en pensez ? À vous de juger… »

Merci M. Zack de tenir un autre langage sur l’Afrique du Sud que celui avec lequel nous sommes matraqués à longueurs de journées en France. Je ne connais pas très bien la situation locale, mais je crois me souvenir, il y a fort longtemps, qu’il existait déjà, du temps de l’apartheid, une Université réservée aux Noirs.

Deuxième anecdote et conclusion

Nous remontons plus loin dans le temps, dans les années 1970. Ayant rempli mon quota de représentant commercial, la société pour laquelle je travaille m’invite à passer quelques jours au Sénégal, à titre de récompense (méthode américaine de la carotte). Comme la société est nationale, nous sommes plusieurs dizaines de commerciaux, avec pour certains leurs épouses, cantonnés près de Dakar, dans un hôtel tout confort dit resort. Comme souvent dans ces séjours rapides, nous avons droit à quelques visites chez les autochtones environnants. Au passage, à l’île de Gorée, nous subissons l’inévitable séance de repentance sur le lieu d’où étaient expédiés les esclaves vers les Amériques. Je suis en compagnie d’un collègue marseillais avec lequel j’ai sympathisé. Nous partageons la même réaction devant ce chantage visant à culpabiliser l’homme blanc. Nous faisons savoir ouvertement qu’aussi regrettable cela soit-il, nous ne nous sentons pas concernés, même commme Français.

Puis nous avons l’occasion de visiter un village typique, manifestement aménagé pour le touriste. Je m’égare un peu au milieu des cases et tombe sur un vieillard presque hors du temps avec son allure de vieux sage local, boubou blanc, barbe blanche, toque blanche ; ses yeux affectés d’une maladie tropicale donnent l’impression qu’il regarde sans voir, rehaussant sa prestance hiératique. Les négrillons jouant dans les parages se tiennent à distance respectueuse du vénérable vieillard. Il est adossé contre le chambranle d’entrée d’une case en pisé. Je le salue et nous échangeons. Vu son âge et la date de notre rencontre, il a manifestement vécu pleinement la colonisation ; de toute évidence il maîtrise le sujet et dénoncedans un français impeccable, l’état post-colonial de l’Afrique. Puis vient le moment de le quitter pour rejoindre les minibus. Au moment même où je lui serre la main, il laisse tomber : « Les Africains n’ont jamais été aussi heureux que lorsque le drapeau français flottait sur l’Afrique. ». Sur le coup, la phrase me vrille le cerveau. Quelque cinquante ans plus tard, elle y est toujours. Je pose les mêmes questions que M. Zack ci-dessus : « Qu’est-ce que vous en pensez ? À vous de juger… ». (Juillet 2022)

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